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Frank Black

 

Frank Black
The Pixies
Jeff Bucley
GranDaddy
Syd Barrett
The Pogues
Soft Machine
dEUS
David Bowie
Perry Blake
Rock divers

 

Frank Black a tort : saborder les Pixies, son plus beau jouet est une erreur impardonnable. Les Pixies étaient trop grands, trop forts pour disparaître ainsi. Jamais plus, on entendrait la voix suave de Kim Deal, la guitare langoureuse du sympathique Joey Santiago, jamais plus il n'y aurait une telle magie. Mais Frank l'a joué perso, s'appuyant sur un génie aussi fabuleux qu'arrogant. Et Frank prouva au monde que si les Pixies n'étaient plus il demeurait de merveilleuses chansons à commettre. Incroyables, durant 2 albums, Frank réussit à faire oublier l'inoubliable : un des groupes les plus jouissifs de l'histoire du rock moderne. Ces 2 albums sont le premier, éponyme et le 2ème : teenager of the year.

Les 2 sont des démonstrations virtuoses de savoir-faire mélodique et de chant. Le premier s'ouvre avec Los Angeles et c'est l'Annapurna, les montagnes russes. Tour à tour le ton monte, descend, devient psychédélique et remonte, agressif. On ne sort pas indemne de telles démonstrations de force. Le reste de l'album est à la hauteur, idéal. Teenager of the year est la marque de la mégalomanie d'un musicien trop doué, trop fructueux pour ne pas le cracher sans discernement à la face du monde. L'album est indigeste, doit s'écouter en 50 fois pour en saisir toutes les subtilités. 22 chansons calibrées, si vous n'avez pas eu la chance d'avoir le disque collector fourni avec pour les plus précoces… Reggae, rock, punk : rien n'échappe au gros Frank. Cet homme est insolent et oublie toutes les conventions, ce disque est trop long, trop dense, trop varié, trop facile. Et pourtant toujours, le temps fait son implacable œuvre et la magie opère, acérée comme une lame acérée. C'est dire. On s'apprête à lui pardonner et puis progressivement on se dit que le joli minois de Kim Deal et sa voix posée derrière celle du monstre manquent. De même, la guitare surf de Joey Santiago est cruellement absente. Certes le génie créatif de Frank est toujours aussi criant et ses parades toujours aussi majestueuse mais l'esprit a quelque peu disparu… Un retour aux racines s'impose peut être, mais pas n'importe lequel, un retour aux racines du rock, histoire de se racheter une crédibilité et de faire enfin ce qui fait rêver Frank : du vrai rock dur, de garage. Les Ramones sont les idoles de Frank, pourquoi ? Mes oreilles ne sauraient le dire et je trouve que d'autres groupes et au premier chef les Pixies sont plus importants, plus subversifs et plus novateurs. Tant pis. Toujours est-il que le mouvement prend de l'ampleur d'albums en albums et que l'on craint le pire pour les prochains. Vivement que Frank reconsidère ses fans qui attendent toujours fébrilement la prochaine livraison à la hauteur du passé.

 

Or donc arrive la mise à jour avec la bonne surprise Dog in the Sand, un monument de plus. Enfin... Dire qu'on avait douté était à mille lieux de la réalité, on n'y croyait plus et comme souvent dans ces cas là...

Merci, Frank, merci de croire que la musique sophistiquée, mélodieuse a sa place. Merci d'avoir découvert le piano, cet instrument qui te va si mal mais que tu utilises si bien, merci de te rappeler que ta voix peut aussi se faire câline, merci d'avoir rappelé tes plus illustres acolytes (Joey santiago, ex-guitariste des Pixies et Eric drew feldman, grand tout de plein de choses et notamment de l'excellent Pere Ubu (avec david Thomas, dont le coffret Monster est terrible)), merci pour ce retour. Le prochain album est déja attendu avec impatience.

Ne nous déçois plus, tu portes trop de responsabilités...


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