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Amélie Nothomb commence à faire son trou, insidieusement...Ses qualités de showgirl
(showman au féminin, pas comme le film ridicule, elle ne ressemble pas véritablement à
Elizabeth Berkley, personne n'est parfait... Ni l'une ni l'autre d'ailleurs mais
reconnaissons qu'elles ont des qualités complémentaires) et son monde tourmenté
expliquent largement ce fait.
Ses apparitions télévisuelles à Nulle Part ailleurs notamment n'ont pas manqué de
faire leur effet, et sa forte personnalité, son excentricité ont intrigué. Depuis le
succès ne se dément pas et un des bouquins vient d'être adapté au cinéma. Enfin, je
crois car je n'en ai pas vu la moindre trace.
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Toujours est-il qu'en dehors du phénomène de mode, l'uvre en elle
même mérite l'attention. Cette uvre sans doute en devenir, elle est très jeune et
prolifique, est dérangeante, parfois oppressante
mais comme souvent dans ce cas
elle est très prenante. Ici l'histoire ou les propos sont plus importants que la
forme
Le style est épuré jusqu'à l'acidité et une large partie est consacrée
aux dialogues
C'est là que le bât pourrait blesser un peu. Car Amélie Nothomb
fait souvent intervenir une jeune femme dans ses romans, une peste diabolique et très
intelligente
Dur de faire abstraction, dur de se dire qu'elle ne se prend pas comme
exemple
ce qui peut nous sortir de la lecture et peut s'apparenter au pire à de la
masturbation intellectuelle, au mieux à de la stimulation
Or tout le monde n'a pas besoin de stimulation, l'évasion prime en lecture
pour
ne pas se marginaliser ou être élitiste
enfin, je trouve car de l'accessibilité
de la lecture à tous dépend bien des choses. La première étant qu'on ne dira plus de
conneries sur la jeunesse qui ne lit pas et qui se perd alors que la génération
précédente lisait Proust au réveil, à jeun, à 5 heures avec les trompettes militaires
en arrière-plan
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Mais il faut admettre que Nothomb n'est pas le pire des auteurs de ce point de vue,
loin s'en faut. Finalement ses romans s'adressent à un public assez large.
Et en particulier les suivants (en ce qui me concerne): Hygiène de l'assassin,
Les catilinaires
J'ai également lu Péplum, pas mal mais Nothomb
-diaboliquement intelligente- s'y met clairement en scène tout le long, Le sabotage
amoureux qui son seul ouvrage auquel je n'ai pas accroché. Pourtant, elle décrit
les moments de sa jeunesse en Asie et ça peut être intéressant
Hygiène de l'assassin sets l'histoire d'une rencontre entre une journaliste
-diabolique et intelligente- et un grand écrivain, à l'article de la mort, un être
repoussant. Sa vie passée va se révéler ignoble
et toujours ces thèmes
fascinants et malsains: sexe, violence, passion, domination
Les catilinaires met en scène un couple épris de solitude et de repos
dérangé par un étrange voisin, envahissant et presque muet
. Une comédie très
noire et prenante. Le bouquin où on peut faire totale abstraction de la personnalité de
son auteur. Et toujours cette atmosphère oppressante
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