Perez Reverte

Arturo est un journaliste (télé) espagnol ou plutôt était tant sa carrière de romancier commence à prendre le pas sur cette autre activité...

Les romans de Perez-Reverte ne sont pas des oeuvres "esthétiques", le style n'est pas léger, ni agréable. De là à rappeler que c'est un ancien journaliste, il n'y a qu'un pas, mais c'est peut être aussi une question de traduction... L'histoire, donc, prime. Et heureusement elle est passionnante.

Prenons, au hasard, le plus grand roman policier de tous les temps : Le tableau du maître flamand
Une femme, experte en peinture, découvre que sous la couche visible d'un tableau se cache les mots suivants : qui a tué le cavalier? Or le tableau, qui date du Moyen Age,  met en scène deux joueurs d'échecs, l'un deux étant manifestement un cavalier (un chevalier quoi mais bon les hispaniques ont le fâcheux défaut de parler espagnol). Derrière, une jeune femme regarde à la fenêtre.

Dés lors une intrigue naît, on apprend que le cavalier est mort assassiné. Qui a bien pu le tuer, corneguidouille? Il semble que les pièces de l'échiquier aient quelque chose à voir là dedans. Quelle pièce a donc pu prendre le cheval? Et pourquoi?

L'intérêt principal vient de ce mystère lié aux pièces... Les échecs (le jeu pas les ratages) pour une raison freudienne cachée dans notre subconscient, et en plus on ne le sait pas, sont une activité fascinante. La folie n'est jamais très loin ((cf le joueur d'échecs de Zweig et divers navets télévisuels).   (Pour les cartes c'est pareil cf. 24 heures de la vie d'une femme de Zweig, Thanéros, divers navets télévisuels)). La symbolique inductive est très forte.

Autre point intéressant est la partie plus technique, la partie d'échecs se poursuit, et il faut jouer correctement car les pièces prises par le mystérieux adversaire (qui tient étonnament à conserver l'anonymat) ont   tendance à se convertir en disparitions humaines. Cette partie est orchestrée remarquablement, elle reste simple et accessible, elle souligne néanmoins beaucoup d'aspects stratégiques. J'imagine néanmoins (j'adore ce mot néant-moins) que certains esprits chagrins n'auraient pas joué comme dans le livre.

Quelle sera l'issue de la partie. Qui est le méchant? Pourquoi fait-il tout cela? Tant de questions qui restent sans réponse...

Autres romans :
La Peau du tambour. Les Bûchers de Bocanegra et d'autres sortent en ce moment. A suivre

The ninth gate, de Polanski est adapté d'une nouvelle de Perez-Reverte mais bon il faut le voir avant d'en parler plus, idem pour Le Maître d'escrime, son film.