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Ce petit texte fut écrit par un ami, un certain Vincent, qui se reconnaîtra, et pour cause, puisque c’est lui qui l’a écrit, ce petit texte. Comme tout travail a un sens, sauf peut-être notre site, en voici l’histoire : devoir de Français, DEUG LEA, exercice de style : faire un compte rendu de n’importe quoi. Et voilà ce que ça donne :

 

Adepte d’histoires mystérieuses et torturées, David Lynch nous plonge avec Lost Highway dans un univers sordide et abstrait. Le réalisateur avant-gardiste y poursuit une investigation dans le monde d’un schizophrène et définit un nouveau genre : " le film noir du 21ème siècle ". En effet la structure conventionnelle du polar s’efface dès les premiers instants pour faire place à des personnages étranges et malsains, oscillant entre la réalité et une perception un peu fantastique du quotidien.

Voilà pourquoi le style déstructuré de Lost Highway pourra en dérouter certains, car il n’y a pas d’histoire à proprement parler. Lynch explore ses personnages au plus profond d’eux-mêmes et découvre en Bill Pullman un angoissant tueur schizophrène, puis, en Patricia Arquette, une femme fatale à deux visages. Tous deux sont à la dérive dans un monde perturbé où l’amour et la peur sont accolés. Il faudra donc faire abstraction de tout jugement intellectuel et ne pas chercher à tout comprendre pour admirer l’œuvre d’art de Lynch. Elle s’articule autour d’images éblouissantes accompagnées de bruits grotesques savamment dosés. De plus, le film est ponctué de vrombissements harassants et d’images saccadées ayant pour but de renforcer l’aspect visuel ; une obsession chez Lynch.

Les techniques visuelles et sonores nous font ressentir le malaise et la démence sans cesse croissante des personnages qui passent avec aisance du stade de paumés, de gens sans originalité à celui de fou- furieux, voire d’assassins.

Le style déstructuré de Lost Highway est aussi mis en valeur par la performance des acteurs sur lesquels planent de nombreux doutes : Bill Pullman est-il maître de sa double personnalité ? Sa jalousie et sa paranoïa lui sont-elles totalement imputables ? Patricia Arquette incarne-t-elle deux femmes, ou bien évacue-t-elle son côté extraverti en l’absence de son mari ? Toutes ces questions soulignent l’ambiguïté de Lost Highway mais captivent aussi le spectateur puisque, par son imagination , il forme l’histoire. Voilà pourquoi Lost Highway ne peut être raconté, car chacun a une perception différente du film. Sa structure n’est pas figée et c’est ce qui en fait la force. On l’admire, on le contemple beaucoup, plus qu’on ne le comprend.

Le climat pesant et l’ambiance glauque transparaissent aussi au travers d’une somptueuse B.O., où la fureur de la musique industrielle est confrontée aux compositions apaisantes voire mystiques d’Angelo Badalamenti. Ici encore nous constatons cette permanente opposition entre la folie et la raison, la peu et l’amour, le monde du cauchemar et celui du rêve, symbolisant les deux facettes de l’individu.

Au final, Lost Highway est une poésie surréaliste, un film dérangeant réalisé par un David Lynch plus dérangé que jamais.

 

 

Voilà, c’était son joli petit texte. Finissons juste sue ce film en disant qu’on est plutôt d’accord avec ce qui est écrit, que dans la B.O., y’a du David Bowie, et que tout film avec du Bowie dedans ne peut pas être foncièrement mauvais. ( la chanson en question est " I"m deranged ", sur l’album OUTSIDE. Forcément.)

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