Le film Les affranchis commence par cette
phrase, cette confession d'un gamin d'une quinzaine d'années. S'en suit une description
gourmande et fascinée du milieu de la mafia aux Etats-Unis. Etre affranchi, c'est avoir
le respect, c'est être quelqu'un. La trajectoire de ce petit bonhomme aux dents longues
est forte, fascinante. L'itinéraire se trace, implacable. Le bien, le mal, tout devient
(encore plus) subjectif.
Les personnages croqués avec délice, la caméra qui s'affole, des scrollings d'une
qualité exceptionnelle. Certaines scènes d'une grandeur inouïe. Tout concorde et puis
il y ce monde étrange, parallèle avec ses propres lois.
Un final grandiose, qui fait réfléchir et qui pour une fois ne scellera pas connement
l'histoire. Une nouvelle morale, celle de la jouissance, de la canaillerie. L'atmosphère
est classique : drogue, luxure, pouvoir, violence, honneur. On en redemande au moins au
cinéma.D'autres films suivront, dans le même
ton comme - pour parler du plus récent - Casino, mais la référence demeure
sans doute à jamais Les Affranchis.
Raging Bull ou quand De Niro ne jouait pas exclusivement du De Niro. Une
métamorphose totale. Et puis ce formidable prétexte pour jouer une nouvelle fois sur
l'esthétique. Le noir et blanc, la boxe, les jolies blondes. Scorcese s'en donne à coeur
joie. L'histoire est belle, De Niro est grand et les images superbes. La déchéance d'un
champion magnifiée.
Et le dernier A tombeau ouvert avec le merveilleux Nicolas Cage, un peu atypique
dans la carrière de Scorcese, toujours dfes plans merveilleux mais un film qui pêche
dans le scénario...
|